mardi 5 janvier 2010

Les dés pipés selon Wenger

Arsène Wenger s’est confié en 2006 à L’Equipe à propos des années Tapie à l’OM : «J'avais essayé d'alerter. Pour qu'on fasse attention. Je ne pouvais rien prouver, regrette l'actuel entraîneur d'Arsenal. C'était très dur. À l'époque, on vivait dans le sentiment de la corruption et du dopage. Il n'y avait rien de pire que savoir que les dés étaient pipés.»
Wenger va jusqu'à reconnaître qu'il a été troublé par des failles visibles dans l'engagement de certains de ses joueurs. «J'ai eu des doutes et j'en ai fait part à certains d'entre eux. (...) Ce n'est même pas la peine de lever le pied. Il suffit de tirer un corner un mètre un peu plus à gauche ou un peu plus à droite, de ne pas être très bien placé. Ça suffit et on peut même donner l'impression de faire un bon match par ailleurs.»
Au début des années 90, Arsène Wenger avait déclaré qu'il était impossible d'être champion de France contre Marseille. «C'était une équipe magnifique, avec des joueurs exceptionnels. Elle aurait pu se faire un palmarès sur ses seules qualités» regrette-t-il aujourd'hui. Christophe Robert jouait à l'ASM à l'époque...


Au Zenit en 2008

Selon ABC, journal espagnol, Gennadios Petrov, chef de la puissante organisation mafieuse russe "Tambovskaya", et un des ses adjoints ont affirmé, lors de communications téléphoniques interceptées, avoir mobilisé entre 20 et 40 millions d'euros pour "acheter" la demi-finale et la finale de la coupe UEFA 2008 pour le compte du Zenit Saint-Pétesbourg. Un autre journal espagnol, El Pais, a assuré pour sa part que, dans une conversation téléphonique enregistrée, Gennadios Petrov « affirmait que 50 millions avaient été versés au Bayern. Il ne précisait pas s'il s'agissait de dollars, d'euros ou de roubles, mais assurait que le chiffre était correct et qu'il y avait eu paiement".


lundi 4 janvier 2010

Une caisse noire : pourquoi comment ?


La caisse noire est le financement occulte d'un club à partir de fonds qui n'apparaissent pas en comptabilité et que l'on peut utiliser sans contrôle.

Ne soyons pas naif !! tous les clubs ont du en posséder une à un moment donné, mais l'omerta est d'or et les contrôles difficiles à réaliser.
Lorsqu'on parte d'argent sale, on confond souvent deux choses : le blanchiment d'argent et les caisses noires. Ce n'est pas pareil. En gros, le blanchiment consiste à introduire, dans les finances officielles d'une institution, des fonds provenant d'activités illicites: drogue, trafic d'armes, prostitution, vols, etc. Les caisses noires servent, au contraire, à sortir des fonds légitimes vers une destination illégitime. Cela revient en somme à constituer une réserve
d'argent occulte à partir d'un flux légal.


La nature des fraudes :

La nature des fraudes dépend surtout du pays et de son environnement légal. Dans certaines zones géographiques, notamment à l'Est et dans les pays d'Amérique du Sud, les contrôles sont laxistes, voire inexistants. Les méthodes les plus primaires de corruption peuvent alors être mises en place sans risques: on file des enveloppes ou des mallettes de billets aux joueurs, aux officiels, ou alors on verse carrément l'argent sur le compte du club. Pour les pays de l'europe occidentale, les fraudeurs disposent de moyens plus sophistiqués. Ils utilisent des sociétés écran situées dans des paradis fiscaux. Le foot n'est pas très différent des autres sphères de la société.



Les moyens de la constitution du caisse noire :


Il existe différents moyens. Par le passé, la mise en place d'une double billetterie fut à l'origine de plusieurs scandales. A l'époque, les places n'étaient pas encore numérotées dans les stades. Il était donc facile de dupliquer les souches de billets déjà vendus et de les remettre sur le marché, ce qui générait des recettes non déclarées pour alimenter la caisse noire. Il est difficile désormais de faire encore de l'argent noir avec la billetterie.


Au contraire, le transfert des joueurs permet ce genre de malversations. Des montages calqués sur celui des manipulations boursières sont alors réalisées. Imaginons la situation d'un joueur dont le transfert vaut officiellement 5 millions d'euros. En réalité, la transaction s'effectue sur 7 millions d'euros et on s'arrange pour se partager la différence entre les bénéficiaires: agents, dirigeants, voire le club lui-même qui se constitue ainsi une caisse noire. En fait, tout contrat qui minore la valeur d'un joueur est suspect.


Il arrive même qu'on organise des véritables campagnes de presse pour réaliser ceci. Trois mois avant la vente d'un joueur, on demande à un ou plusieurs journalistes complices et influents d'émettre des réserves sur la valeur du joueur en question pour justifier un prix de vente anormalement bas. Une fois transféré, le joueur est nettement meilleur dans son nouveau club.

On utlise aussi les subventions versées normalement aux sections amateurs d'un club pour alimenter la caisse noire. C'est ce que, dans le jargon, on appelle un "syphonnage". Il y a également les contrats dits "de location avec possibilité d'achat". On stipule, avec un club ou un intermédiaire, l'achat d'un joueur à un an, deux ans. On verse la somme prévue pour valider l'option, mais une clause du contrat précise que, si d'ici à l'échéance, la vente n'est pas effective, le club acquéreur récupère l'argent. Bien sûr, on se sera arrangé au préalable avec le club, via une société tierce dans un paradis fiscal, pour que l'argent soit repartagé et qu'il alimente les caisses noires.



Les avantages d'une caisse noire :


L'avantage de constituer une caisse noire est en premeir lieu de puiser dedans sans rendre de comptes. Certaines liquidités sont ainsi détournées à titre personnel, et ce d'ailleurs à tous les niveaux de l'organigramme. Cela peut être un entraîneur dévoyé, un agent perverti, un président. Ces fonds peuvent également être utilisés pour tout ce qui n'est pas légal. Des caisses noires peuvent servir, par exemple, à rémunérer directement ou indirectement des individus qui disposent d'un grand pouvoir dans une situation donnée. Cela recouvre aussi tout ce qui relève du système classique de corruption depuis le petit cadeau d'avant-match jusqu'à des réseaux organisés.


Les clubs puisent parfois dedans pour payer des primes occultes lors des transferts de joueurs ou en fonction des résultats. Cela permet aussi de manipuler les salaires des joueurs. On fixe un taux de rémunération assez bas pour réduire artificiellement la masse salariale, mais on verse de gros "extras" aux joueurs. La caisse noire peut aussi avoir une utilité non négligeable pour financer une pharmacie illicite, un commerce de produits dopants ou d'autres achats qui ne peuvent évidemment pas apparaître dans la comptabilité du club.