dimanche 6 décembre 2009

VA OM


L’OM est à la lutte pour le titre avec le PSG en 1993. Les deux clubs doivent se rencontrer lors de l’ultime journée du championnat. Mais avant l’OM se déplace à Valenciennes pour la trente-septième journée. Le promu se débat dans les profondeurs du classement. L'OM l'emporte 1-0 (but d'Alen Boksic) et peut préparer tranquillement la finale de ligue des champions contre Le Milan AC.



Quelques jours plus tard, le scandale éclate. Jacques Glassmann, libéro valenciennois, déclare avoir été approché par son ancien coéquipier du FC Tours, Jean-Jacques Eydelie, qui lui aurait proposé une somme d'argent pour lever le pied lors de cette rencontre. Il se confie alors à son entraîneur Primorac à la mi-temps de VA-OM. Michel Coencas le président nordiste, dépose des réserves techniques. Mais l’incident passe pratiquement inaperçu, tant tout le foot français et les médias ont déjà le regard tourné vers la finale de Munich. Et dès le coup de sifflet final, Jacques Glassmann accuse les dirigeants marseillais de tentative de corruption. Mais là encore, les dires du joueur ne pèsent pas face à une Coupe d’Europe sur un coup de tête de Boli et face à un 5e titre consécutif de champion, trois jours après le sacre munichois, au détour d’une victoire 3-1 contre le PSG.


Un mois plus tard, cependant. C’est Primorac qui affirme dans le bureau du Procureur Eric de Montgolfier avoir été approché le 17 juin à 15h par Bernard Tapie pour porter le chapeau dans cette affaire de corruption, moyennant une jolie somme. Le témoignage de Primorac relance l’affaire. Tapie hurle au complot et sort de sa manche l’alibi Mellick. L’ancien ministre et maire de Béthune était présent dans son bureau, le même jour et à la même heure. Donc Primorac raconte des salades. L’ennui, c’est qu’une demi-heure après ce rendez-vous avec le big boss de l’OM, Mellick assiste à une réunion publique à... 200 km de Paris. Et à part en jet privé, le copain socialiste de Nanard n’aurait jamais pu y arriver.

Le lendemain des révélations de Primorac, la police découvre une enveloppe de 40.000 € enterrée à... Périgueux dans le jardin de la tante de Christophe Robert. Les dirigeants phocéens ont également contacté Jorge Burruchaga et Christophe Robert. La tentative de corruption est avérée, et les coupables, condamnés. Jean-Pierre Bernès, Jean-Jacques Eydelie, Christophe Robert, Jorge Burruchaga et Marie-Christine Robert sont condamnés à de la prison avec sursis et à des amendes allant de 5 000 à 15 000 francs. Bernard Tapie est quant à lui condamné après appel à deux ans de prison, dont seize mois avec sursis, 20 000 francs d'amende et trois ans d'inéligibilité.



La justice estime que la motivation des Marseillais résidait dans le fait de ne pas voir leurs joueurs blessés avant la finale de Coupe d'Europe. On se souvient qu’en 1976 quelques jours avant Saint-Etienne-Bayern, les Verts étaient passés à la moissonneuse-batteuse nîmoise perdant sur blessure Gérard Farison et Christian Synaeghel. Vu l’importance de ces deux joueurs dans le dispositif stéphanois, beaucoup estiment encore que c’est ici que Saint-Etenne a perdu la finale de Glasgow. Tapie est condamné en grande partie pour subornation de témoin manifeste. L'OM, de son côté, sera relégué en division 2 un an plus tard. Jacques Glassmann est quand à lui banni par le milieu pour son refus de la tricherie.

Jean-Jacques Eydelie publiera un livre de témoignages et affirme à L'Equipe magazine que l'arrangement de matches ne s'est pas limité à la rencontre contre Valenciennes. "Pour les dirigeants de l'OM, tricher était devenu une seconde nature. Il fallait que les choses leur échappent le moins possible. Pendant des années, quasiment tous les joueurs qui venaient à l'OM avaient participé à des arrangements de match". Sans citer les noms des "dirigeants de l'OM" ou de ses ex-coéquipiers éventuellement impliqués, il continue : "Nous étions tous sollicités à un moment ou à un autre pour passer un coup de fil à un ancien coéquipier ou à un copain pour s''arranger". "Tous les joueurs de l'OM savaient, certains ont même participé à des 'arrangements'. En la fermant, j'ai respecté leur carrière. Certains se sont constitués de très, très beaux palmarès. Ces titres, ils les ont mérités sur le terrain, mais en dehors...", poursuit Eydelie qui regrette de ne jamais avoir eu de soutien de ses ex-coéquipiers.


1 commentaire:

  1. Ceci est une très bonne chose, cela est un événement heureux pour le vieux!
    Vous êtes le plus puissant!

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