dimanche 6 décembre 2009

Les nettoyeurs de terrain

L'art de la guerre constitue souvent à nettoyer le terrain !




La plupart du temps, les nettoyeurs sont des défenseurs ou des milieux défensifs avec un talent naturel pour impressionner l'adversaire
ou pour détruire le jeu.
Ces brutes épaisses sont toujours prompts à casser un tibia, péter le nez adversaire avec un coup de coude ou à arracher une cheville des attaquants si techniques mais si fragiles.

Généralement, après de tels traitements, ces derniers ne font plus les malins et on ne les voit plus jouer comme avant... la peur au ventre de voir leur carrière brisée par une sale blessure.
On entend souvent les commentateurs télé parler de "coups virils" ou de "poètes".




Voici quelques "poètes" connus dans notre championnat :

- Mozer, Boli et Di Meco à l'OM faisaient rarement le voyage pour rien. Ils jouaient bien souvent l'intimidation sur l'adversaire.
Un premier tacle assassin dès le début du match calmait les ardeurs de l'attaquant qui allait jouer dans la même zone de terrain pendant le reste de la rencontre. On se souvient tous du tacle assassin de Carlos Mozer sur le polonais Ziober.
Eydelie disait : "on se comportait des fois comme des voyous... lors de la finale face à Milan, les italiens baissaient tous les yeux dans le couloir, des gars comme Rijkaard ou Baresi !".


- Côté parisien, on a jamais été en reste de nettoyeurs de pelouse que ce soit avec les tacles virils de Colleter et Heinze, ou bien Pierre-Fanfan qui explose le genou de l'attaquant monégasque Nonda un soir au Parc. Luis Fernandez, véritable nettoyeur de cheville déclarait en février 83 : " je suis un gagneur pas un casseur. Mais, dès qu'on me chatouille, j'ai tendance à rendre la monnaie de la pièce. Encore que là aussi, je me suis calmé. J'évite de tomber dans la provocation. Si je prends des coups, tant pis. C'est le football. J'essaie de les éviter".


- Un des matchs les plus violents du championnat de France fut le PSG-OM de décembre 92. Article de France Football, après cette partie : " la peste est tombée sur le football. Comme hier la vérole sur le bas clergé breton, comme Eric Di Meco sur Laurent Fournier vendredi soir. Et la peste soit du football et de ces footballeurs-là. , buccinateurs modernes qui sonnent l'appel au meurtre en travaillant le ballon au bistouri et l'adversaire à la tronçonneuse ... quel football au juste ? celui d'Artur Jorge qui promet de "leur marcher dessus" ou celui de Tapie qui se félicite d'avoir des joueurs qui "savent s'adapter à toutes les situations. Ils savent jouer au ballon si l'adversaire y joue. Ils savent réagir quand sur le terrain, il y a ce que vous avez vu ce soir ..."



- A l'OL, il y a eu Louba Mihaljovic, dont P. Revelli disait que c'était un vrai méchant, un vicieux ; Jean Baeza, qui parait-il terrorisait Salif Keita... toujours dixit P.Revelli "t'as interet de courir blanchette"; Raymond Domenech : " c'est moi qui l'ai voulue cette réputation. Je me la suis crée. Maintenant, je la supporte tranquillement. Elle fait partie de mon personnage ou plutôt de mon profil professionnel. On me traite de "casseur" mais tant qu'il s'agit d'une réaction du public, cela ne me gêne pas. Les spectateurs viennent au stade pour se défouler. Ca me stimule de sentir le public se dresser contre moi. C'est une espèce de jeu avec de la provocation de part et d'autre".

- Aux Girondins, le duo des années 80 Gerard et Rohr sortait les cisailles ;
- Cazes et Tarantini formait le guet-apens de Furiani
de la belle époque ;
- une charnière abominable du FC Tours B. Steck et P. Brulez
;
- la défense auxerroise de Guy Roux
: William Prunier et Basile Boli etc.



Mais nous ne sommes pas seuls, à l'étranger aussi, les nettoyeurs sont présents et réputés.
Voici les plus connus :

- Dans les années 70, le joueur des Rangers John Greig était un des joueurs les plus violents du championnat d'Ecosse ;

- les internationaux espagnols au début des années 80 étaient de véritables sécateurs à joueurs: " les loubards du football européen sont au Parc des Princes. Goicochea, Maceda, Camacho, Gordillo et les autres ont écrasé à grands coups de crampons la belle réputation du jeu castillan de l'après-guerre. Les joueurs de Michel Hidalgo vont sauter par-dessus les lames de faux des jambes espagnoles pendant plus d'une heure de jeu"
après un France - Espagne d'octobre 83 ;

- les terribles Vinnie Jones et Wise à Wimbledon fin des années 80 ;

- le backfour d'arsenal dans le milieu des années 90 (Dixon-Keown-Adams-Winterburn) ;

- le duo Ferrara et Montero de la Juve de Zidane (l'uruguayen disait : "le ballon peut passer, pas le joueur") ;

- les italiens champions du monde : Materrazzi (découpeur de Schevchenko), Gattuso et Ambrosini (les sécateurs du Milan)...

- ou encore le défenseur de Birmingham Taylor qui cassa la jambe de l'attaquant Da Silva




Mais c'est bien, les nettoyeurs sud-américains qui sont les plus violents surtout dans les années 60 et 70, où l'exécution d'un joueur faisait parti de la règle. Nestor Combin se souvient encore comment il s'était fait casser par les bouchers de Estudiantes de Bilardo & co en finale de coupe intercontinentale à la Plata... "je me demande comment je suis sorti vivant du terrain".

Alain Giresse après une rencontre en Argentine : " j'avais remplacé Omar Sahnoun à 7 minutes de la fin. J'ai joué 2 minutes, pas une de plus. Sur la première balle que j'ai reçue, un gars m'a pris par derrière, je ne l'ai même pas vu. J'avais une entorse compliquée par un déplacement de la base du péroné. Tarantini ou Gallego, je ne l'ai vraiment jamais bien su. Je n'ai rien vu, je ne m'y attendais pas ..."

Ivo Basay en 89 à Reims : " le foot français est nettement moins violent qu'au Chili où j'ai quand même eu 5 fois le nez cassé et où je suis resté à 2 reprises dans le coma .... "

Beto Marcico et Boca Juniors en 1992 :
" - ici, quand tu fais un une-deux, au deux c'est tchac ! tu prends un coup dans la gueule, ou dans les reins, ou dans les jambes. Fin avril, contre Union, le stoppeur et le libéro m'ont dit :
- tu ne termines pas le match, je vais te casser.
Ils ne m'ont pas raté. Cinq agressions. La dernière, j'ai senti la douleur des hanches jusqu'au tendon d'Achille. J'ai joué 6 mois sous infiltrations ... "






1 commentaire:

  1. CELUI QUI N A PAS COMPRIS QUE LE FOOT C'EST DU SANG DU FRIC DE LA GUERRE NE PEUT APPRECIER

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