vendredi 27 novembre 2009

Le contrat

Dans le milieu du terrain, le « contrat » est le terme approprié pour expliquer l’agression violente d’un joueur sur un joueur adverse, obligeant ce dernier à sortir blessé. Bien entendu, le joueur a visé est le meilleur de l’équipe adverse et par conséquent un danger certain pour gagner le match ou le championnat. Généralement, le « contrat » est effectué par un joueur boucher, de niveau assez faible, car si celui-ci venait à être exclure de la rencontre cela n’handicape pas trop l’équipe. Le « contrat » existe depuis toujours, mais il est de plus en plus difficile à exécuter depuis une décennie, car les instances et les arbitres protègent davantage les meilleurs joueurs et sont de plus en plus vigilants à ce genre de pratique. Le tacle par derrière est désormais soumis à une exclusion, il n’en a pas toujours été le cas !



Premier exemple : le contrat de Hans Gilhaus et de Ronald Koeman sur Jean Tigana


Le 6 mars 1988 se jouait le quart de finale aller de coupe des champions aller entre les Girondins de Bordeaux d’Aimé Jacquet et le PSV Eindhoven de Guus Hiddink. Les bordelais dominaient le début de match, se créant trois occasions très nettes dans les vingt premières minutes et ouvraient logiquement le score sur un coup franc de José Touré. Hans Gilhaus est alors missionné pour s'occuper des belles chevilles de Jean Tigana considéré par Hiddink comme le meilleur joueur des girondins. La blessure est une entorse doublée d'une profonde plaie. Après l'attentat sur Tigana, le match s'était équilibré. Le capitaine bordelais est resté sur le terrain en claudicant avant de quitter ses partenaires en deuxième période. Finalement, le PSV égalisait (1-1) par Kieft. Quinze jours plus tard au Philips Stadium d'Eindhoven, Koeman en personne se fit un honneur de « descendre » Tigana trois minutes après son entrée en jeu (75e minute). A la sortie, le PSV obtiendra le nul (0-0). Le joueur néerlandais Koeman justifiait dans la presse le vilain coup de pied de son compatriote Gilhaus : « Ce fut un geste de pure classe. Tigana était le plus dangereux, et il fallait le neutraliser à tout prix.» Pour avoir fait l’apologie de la violence sur un terrain de football, l’UEFA décida de sanctionner Koeman de 3 matches de suspension (les deux demi finales et la finale). Il eut une réduction de peine et ne manqua que la demi finale aller contre le Real Madrid.





Deuxième exemple : le contrat de Andoni Goikoetxea sur Diego Maradona.


Maradona a débuté sa carrière européenne sous les couleurs de Barcelone en 1982. Le petit génie argentin va être confronté à des problèmes qu'il n'a jamais connus avant. Il doit faire face à des défenseurs très rugueux, qui n'hésitent pas à l'agresser sous les yeux des arbitres. A l'époque, le club catalan a pour rival l'Athletic Bilbao (qui sera champion d'Espagne en 1983 et 1984). Menotti et Clement, les deux entraineurs respectifs du Barça et de Bilbao, se désapprouvaient mutuellement. De surcroît, ces deux équipes étaient radicalement différentes entre les artistes Schuster et Maradona d'un côté et les défensifs et destructeurs basques. Bilbao craignait Maradona et en septembre 1983, le libéro boucher Andoni Goikoetxea réalise un tacle assassin par derrière sur le joueur argentin dans un match de la Liga opposant les deux clubs. El Pibe del Oro est gravement blessé, cheville pulvérisée. Il fut opéré et écarté des terrains pendant quelques mois. A son retour sur les terrains, il devient beaucoup plus agressif. Il revient plusieurs mois après jouer contre l'Athletic Bilbao à San Mames. Lors de cette rencontre, grâce à un doublé époustouflant, le Barça gagne 2 à 1. Mais il retrouve l'Athletic Bilbao en finale de la Coupe du roi 1984. Cette finale s'est déroulée dans une ambiance sordide, avec une énorme tension. De nombreux accrochages et insultes ont notamment eu lieu. Alors que l'arbitre vient de siffler la fin de la rencontre, sous les yeux de Juan Carlos, Maradona se précipite sur un joueur de l'Athletic en lui ascénant un coup de pied, s'en suit une énorme rixe, où plusieurs joueurs se mèlent à coup de pieds et de poing. Ce fut un véritable scandale et des sanctions disciplinaires exemplaires fûrent prises. Maradona fut condamné à ne pas jouer dans le football espagnol durant 3 mois. Cette sanction, ajoutée à la prise de distance du président Nunez le concernant ainsi que la rancoeur de Diego pour le football espagnol, le pousseront à faire ses bagages pour Naples.


La réponse de Maradona, un an plus tard…





Troisième exemple : le contrat de Dobromir Jetchev et de João Morais sur Pelé

Lors de la coupe du monde 1966 en Angleterre, ce sont les agressions adverses qui vont finalement avoir raison du meilleur joueur du monde à l’époque. Contre la Bulgarie, Pelé est agressé par le défenseur Jetchev sans que l'arbitre le sanctionne. Auteur d’un but, le brésilien est ensuite incapable d’aligner deux pas sans boiter après le traitement bulgare. Au match suivant, les brésiliens décident de préserver Pelé blessé et le laissent sur le banc contre la Hongrie que cette dernière gagne 3-1. Au pied du mur, les brésiliens pouvant être éliminer de la compétition, Pelé est finalement titularisé au troisième match décisif contre le Portugal. La rencontre a lieu le 19 juillet 1966 à Liverpool. Pelé se fait littéralement massacré par les coups bas de l’arrière latéral João Morais. Il sort à plusieurs reprises du terrain pour se faire soigner. Le match se solde finalement par une défaite du Brésil (1-3) grâce à un formidable Eusebio. Après la compétition, Jetchev, le défenseur bulgare, dira : "J'ai commencé le travail. Morais l'a terminé". Pelé écrit dans ses mémoires (Ma vie, éditions Flammarion) : «Je m’étais blessé au genou, mais les changements n’étant toujours pas autorisés (en match officiel), j’avais dû résister jusqu’à la fin, subissant les bousculades délibérées des Portugais alors même que le match était plié. Morais en particulier avait décidé de s’acharner sur moi. A croire que j’avais une cible sur le dos, ou sur les jambes. Finalement, il m’avait éliminé purement et simplement de la partie avec une double faute féroce que l’arbitre, George McCabe, avait inexplicablement laissée passer. Chacune de ces deux fautes aurait mérité une expulsion, mais Morais était resté sur le terrain. Je terminai le match en boitant, désormais inutile à mon équipe».

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1 commentaire:

  1. maradona partout où il est passé durant sa carrière a semé la zizanie. Comem par hasard , l'athletic bilbao et le fc barcelone se sont tabassé précisement quand il jouait à barcelone.L'agression de goicoechea a été surmédiatisée car il s'agissait de maradona. A côté de basile boli, le basque était un poète

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